Dimanche 15 novembre 2020 – Pas de célébration

Dimanche 15 novembre 2020.

(2 novembre dans l’ancien calendrier.)

Pas de célébration ce dimanche.

Début du Carême de Noël selon le calendrier grégorien.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Ephésiens (2, 4-10 ) :

Frères, Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous, qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c’est par grâce que vous êtes sauvés) ; il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus Christ, afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus Christ. Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions.

Бог, богатый милостью, по Своей великой любви, которою возлюбил нас, и нас, мертвых по преступлениям, оживотворил со Христом,- благодатью вы спасены,- и воскресил с Ним, и посадил на небесах во Христе Иисусе, дабы явить в грядущих веках преизобильное богатство благодати Своей в благости к нам во Христе Иисусе. Ибо благодатью вы спасены через веру, и сие не от вас, Божий дар: не от дел, чтобы никто не хвалился. Ибо мы – Его творение, созданы во Христе Иисусе на добрые дела, которые Бог предназначил нам исполнять.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (calendrier grégorien : Luc 10, 25-37)

En ce temps-là, voici qu’un légiste se leva et dit à Jésus pour l’éprouver : « Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » Jésus lui dit : « Dans la Loi qu’est-il écrit ? Comment lis-tu ? » Celui-ci répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même ». Jésus lui dit : « Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras ». Mais l’autre, voulant être justifié, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Répondant Jésus dit : « Quelqu’un descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba dans les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent, le laissant à demi mort. Il se trouva qu’un prêtre descendait par cette route : il le vit, changea de côté et passa. De même un lévite, arrivant à cet endroit, l’aperçut, changea de côté et passa. Mais un Samaritain qui faisait la route arriva près de lui : il le vit et son cœur se serra. Il s’approcha, pansa ses plaies et y versa de l’huile et du vin ; puis il le prit sur sa propre monture et le conduisit dans une auberge, où il prit soin de lui. Le lendemain, il prit deux deniers, les donna à l’aubergiste et dit : Prends soin de lui, et si tu dépenses quelque chose en plus, moi je te rembourserai à mon retour. Lequel de ces trois, à ton avis – demanda Jésus – s’est montré le prochain de la personne tombée aux mains des brigands ? » L’autre dit : « C’est celui qui lui a fait miséricorde ». Alors Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, tu feras de même ! »

И вот, один законник встал и, искушая Его, сказал: Учитель! что́ мне делать, чтобы наследовать жизнь вечную? Он же сказал ему: в законе что́ написано? ка́к читаешь? Он сказал в ответ: возлюби Господа Бога твоего всем сердцем твоим, и всею душею твоею, и всею крепостию твоею, и всем разумением твоим, и ближнего твоего, как самого себя. Иисус сказал ему: правильно ты отвечал; так поступай, и будешь жить. Но он, желая оправдать себя, сказал Иисусу: а кто мой ближний? На это сказал Иисус: некоторый человек шел из Иерусалима в Иерихон и попался разбойникам, которые сняли с него одежду, изранили его и ушли, оставив его едва живым. По случаю один священник шел тою дорогою и, увидев его, прошел мимо. Также и левит, быв на том месте, подошел, посмотрел и прошел мимо. Самарянин же некто, проезжая, нашел на него и, увидев его, сжалился и, подойдя, перевязал ему раны, возливая масло и вино; и, посадив его на своего осла, привез его в гостиницу и позаботился о нем; а на другой день, отъезжая, вынул два динария, дал содержателю гостиницы и сказал ему: позаботься о нем; и если издержишь что более, я, когда возвращусь, отдам тебе. Кто из этих троих, думаешь ты, был ближний попавшемуся разбойникам? Он сказал: оказавший ему милость. Тогда Иисус сказал ему: иди, и ты поступай так же.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (calendrier julien : Luc 8, 26-39).

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Paroles des Pères

Selon l’interprétation d’un ancien qui voulait interpréter la parabole du bon Samaritain, l’homme qui descendait représente Adam, Jérusalem le paradis, Jéricho le monde, les brigands les puissances ennemies, le prêtre la Loi, le lévite les Prophètes, et le Samaritain le Christ. Les blessures sont la désobéissance, la monture le corps du Seigneur, le « pandochium », c’est-à-dire une auberge ouverte à tous ceux qui veulent y entrer, symbolise l’Église. De plus, les deux deniers représentent le Père et le Fils ; l’hôtelier le chef de l’Eglise chargé de l’administrer ; quant à la promesse faite par le Samaritain de revenir, elle figurait le second avènement du Christ.

– Origène, Homélies sur Luc, 34, 3, SC 87, p. 403.

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Jéricho est la figure de ce monde, où, chassé du paradis, c’est-à-dire de la Jérusalem céleste, Adam est descendu par la déchéance de sa prévarication, passant de la vie aux enfers : c’est le changement non pas de lieu, mais de mœurs, qui a fait l’exil de sa nature. Bien changé de l’Adam qui jouissait d’un bonheur sans trouble, dès qu’il se fut abaissé aux fautes du monde, il rencontra des larrons ; il ne les aurait pas rencontrés, s’il ne s’y était exposé en déviant du commandement céleste. Quels sont ces larrons, sinon les anges de la nuit et des ténèbres, qui parfois se travestissent en anges de lumière, mais qui ne peuvent s’y tenir ? Ils nous dépouillent d’abord des vêtements de grâce spirituelle que nous avons reçus, et c’est ainsi qu’ils ont coutume d’infliger des blessures : car si nous gardons intacts les vêtements que nous avons pris, nous ne pouvons ressentir les coups des larrons. Prenez donc garde d’être d’abord dépouillé, comme Adam a d’abord été mis à nu, dépourvu de protection du commandement céleste et dépouillé du vêtement de la foi : c’est ainsi qu’il a reçu la blessure mortelle à laquelle aurait succombé tout le genre humain, si le Samaritain n’était descendu pour guérir ses cruelles blessures.

Ce n’est pas le premier venu que ce Samaritain : celui qu’avaient dédaigné le prêtre, le lévite, Il ne l’a pas dédaigné à son tour. Ne méprisez pas non plus, à cause de ce nom de secte, Celui qu’en interprétant ce nom vous admirerez : car le nom de Samaritain signifie gardien : telle est sa traduction. Qui est ce gardien ? N’est-ce pas Celui dont il est dit : « Le Seigneur garde les petits (Psaume 114, 6) ? De même donc qu’il y a un Juif selon la lettre, un autre selon l’esprit, il y aussi un Samaritain du dehors, un autre caché. Donc ce Samaritain qui descendait – « qui est descendu du ciel, sinon Celui qui est monté au ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel » (Jean, III, 13) ? – voyant cet homme à demi mort, que personne jusque-là n’avait pu guérir (comme celle qui avait un flux de sang et avait dépensé toute sa fortune en médecins), s’est approché de lui, c’est-à-dire en acceptant de souffrir avec nous s’est fait notre proche et, en nous faisant miséricorde, notre voisin. « Et il pansa ses blessures, en y versant de l’huile et du vin. » Ce médecin a bien des remèdes, au moyen desquels il a coutume de guérir. Sa parole est un remède : tel de ses discours ligature les plaies, un autre les fomente d’huile, un autre y verse le vin ; Il ligature les plaies par tel précepte plus austère, Il réchauffe en remettant le péché, Il pique comme avec le vin en annonçant le jugement. « Et il le plaça, dit-il, sur sa monture. » Écoutez comment Il vous y place : « Il porte nos péchés et souffre pour nous » (Isaïe 53, 4). Le Pasteur aussi a placé la brebis fatiguée sur ses épaules (Luc 15, 5). […] « Et il a pris soin de lui », de crainte que malade, il ne pût observer les préceptes qu’il avait reçus.

Mais ce Samaritain n’avait pas le loisir de demeurer longtemps sur terre : il Lui fallait retourner au lieu d’où Il était descendu. Aussi « le jour suivant » – quel est cet autre jour ? Ne serait-ce pas celui de la résurrection du Seigneur, celui dont il est dit : « Voici le jour que le Seigneur a fait » (Psaume 117, 24) ? – « Il tira deux deniers et les remit à l’hôtelier, et il dit : prenez soin de lui. » Qu’est-ce que ces deux deniers ? Peut-être les deux Testaments, qui portent empreinte sur eux l’effigie du Père éternel, et au prix desquels sont guéries nos blessures. Car nous avons été rachetés au prix du sang (1 Pierre 1, 19), afin d’échapper aux ulcères de la mort finale. Donc ces deux deniers – encore qu’il ne soit pas déplacé de penser aussi aux pièces de ces quatre livres (c’est-à-dire les Évangiles) – l’hôtelier les a reçus. Lequel ? Peut-être celui qui a dit : « Je tiens cela pour de l’ordure, afin d’acquérir le Christ » (Phil, 3, 8) – pour avoir soin de l’homme blessé. L’hôtelier donc, c’est celui qui a dit : « Le Christ m’a envoyé prêcher l’évangile » (1 Cor. 1, 17). Les hôteliers sont ceux auxquels il est dit : « Allez dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute créature » ; et « quiconque croira et recevra le baptême sera sauvé » (Marc 15, 16) : oui, sauvé de la mort, sauvé de la blessure qu’ont infligé les larrons. Heureux l’hôtelier qui peut soigner les blessures d’autrui ! Heureux celui à qui Jésus a dit : « Ce que vous aurez dépensé en surplus, je vous le rendrai à mon retour ! » Le bon dispensateur, qui dépense même en surplus ! Bon dispensateur Paul, dont les discours et les épîtres sont comme en excédent sur le compte qu’il avait reçu ! Il a exécuté le mandat déterminé du Seigneur par un travail presque immodéré de l’âme et du corps, afin de soulager bien des gens de leurs graves maladies en leur dispensant sa parole. […] Quand reviendrez-vous Seigneur, sinon au jour du jugement ? Car bien que vous soyez partout sans cesse, vous tenant au milieu de nous sans être vu de nous, il y aura cependant un moment où toute chair vous verra revenir. Vous rendrez donc ce que vous devez. Heureux ceux qui ont pour débiteur Dieu ! [….]

Puisque nul n’est plus notre prochain que Celui qui a guéri nos blessures, aimons-Le comme Seigneur, aimons-Le aussi comme proche : car n’est si proche que la tête pour les membres. Aimons celui qui imite le Christ ; aimons celui qui compatit à l’indigence d’autrui de par l’unité du corps. Ce n’est pas la parenté qui rend proche, mais la miséricorde ; car la miséricorde est conforme à la nature : il n’est rien de si conforme à la nature que d’aider celui qui participe à notre nature.

– Saint Ambroise de Milan, Explication de l’Évangile selon Luc, VII, 73-84, trad. Tissot, SC 52, p.33-36.

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Dans ce passage, saint Ambroise de Milan répond aux Novatiens. Novatien et ceux qui le suivaient reprochaient à l’Église d’admettre de nouveau, après qu’ils se soient repentis, les chrétiens qui avaient apostasié (qu’on appelait les lapsis) durant la persécution de Dèce au IIIe siècle. Novatien prônait une attitude intransigeante envers les lapsis car, s’il croyait que l’Église est la communauté des sauvés, il ne comprenait pas qu’elle était l’hôpital qui permet de sauver. De ce fait, il craignait que l’Église se trouve trouver contaminée par ceux qui avaient faibli si elle faisait preuve d’indulgence à leur égard et il leur refusait la communion comme si aucun pardon de Dieu n’était plus possible pour eux. Saint Ambroise de Milan affirme, dans son traité sur la pénitence, que l’image de Dieu que se font les Novatiens ne correspond pas à l’enseignement des Écritures. C’est à ce propos qu’il rappelle aux Novatiens le sens de la parabole du Bon Samaritain : 

Ceux-là, vous les excluez donc, ô Novations ? Qu’est-ce qu’exclure, en effet, sinon refuser l’espérance du pardon ? Pourtant, le Samaritain n’a point passé son chemin sans se soucier de l’homme que les brigands avaient abandonné à demi-mort. Il a soigné ses blessures avec de l’huile et du vin, en y versant d’abord de l’huile, pour adoucir. Il a chargé le blessé sur sa monture, et sur elle, il a transporté tous ses péchés. Et le berger non plus n’a pas dédaigné la brebis égarée. Vous dites, au contraire : « Ne me touche pas. » Vous dites, en cherchant à vous justifier vous-mêmes : « Il n’est pas notre prochain. » Vous êtes plus orgueilleux que ce légiste qui voulait mettre le Christ à l’épreuve. Car celui-là a dit : « Qui est mon prochain ? » Lui, il interroge, vous, vous niez. Comme le prêtre et le lévite, vous descendez et vous passez à côté de celui que vous auriez dû recueillir pour le soigner. Vous n’accueillez pas non plus dans votre hôtellerie celui pour qui le Christ a payé deux deniers et dont le Christ t’ordonne de te faire le prochain, pour que tu lui sois plus facilement miséricordieux. Car notre prochain, ce n’est pas celui que la similitude de nature a rapproché de nous, mais celui à qui la miséricorde nous a liés. Tu te rends étranger à lui en t’exaltant avec orgueil, inconsidérément enflé par ta pensée charnelle, et ne t’attachant pas à la Tête. Car si tu t’attachais à la Tête, tu comprendrais que tu ne dois pas abandonner celui pour qui le Christ est mort. Si tu t’attachais à la Tête, tu comprendrais que le corps tout entier, par un travail d’union plutôt que de séparation, progresse en croissance divine grâce au lien de la charité et à la rédemption du pécheur. Quand vous dépouillez la pénitence de tout fruit, dites-vous autre chose que ceci : Qu’aucun blessé n’entre dans notre hôtellerie, que personne ne soit guéri dans notre Eglise. Chez nous, on ne soigne pas les malades. Nous sommes en bonne santé, nous n’avons pas besoin de médecin. Car il dit lui-même : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. »

– Saint Ambroise de Milan, La pénitence, trad. Roger Gryson, SC179, Livre I, ch. VI, 27-29, p. 75-79.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saints Gourias et Samonas, prêtres, martyrs à Edesse (306) ; saint Habib, diacre, martyr à Edesse (322) ; saints Elpide, Marcel et Eustoche, martyrs à Carthage (IV°) ; saint Dimitri de Thrace, martyr (307) ; saint Malo, évêque d’Aleth (460) ; sainte Céronne, vierge à Séez (490) ; saint Didier, évêque de Cahors (655) ; saint Pavin, abbé près du Mans (vers 700) ; saint Païssy (Velitchkovsky) de Moldavie (1794).

Synaxaire du hiéromoine Macaire selon le nouveau calendrier

Le 15 novembre, mémoire des Saints Martyrs et Confesseurs GOURIAS, SAMONAS et HABIB.

Les Saints Martyrs Gourias et Samonas étaient Prêtres dans la région d’Edesse lorsque l’empereur Dioclétien déclencha sa grande persécution. Accusés de porter secours aux Chrétiens dans les prisons et d’encourager les fidèles à résister aux menaces pour se tenir fermes dans la foi, ils comparurent devant le gouverneur qui tenta de les faire apostasier. Mais les deux confesseurs refusèrent, en disant: «Nous ne trahirons pas le Dieu unique, qui est au ciel, nous ne le troquerons pas contre une image faite de main d’homme. Nous adorons le Christ Dieu, qui par bonté nous a sauvés de l’erreur; Il est notre lumière, notre médecin et notre vie». Le gouverneur les accusa de se rebeller contre les ordres de l’empereur et leur promis de les faire mourir dans de terribles souffrances s’ils s’obstinaient. «Nous ne mourrons pas, comme tu le dis, mais nous vivrons, selon notre foi, si nous faisons la volonté de Celui qui nous a créé, répondirent-ils. Tes tourments ne nous font pas peur. Ils sont de courte durée et passent sans laisser de trace. Mais nous redoutons les peines éternelles qui sont réservées aux impies et aux apostats. Notre Dieu nous accordera de supporter les tortures qui ne font souffrir qu’un temps, puis disparaissent quand l’esprit a quitté le corps». A ces paroles, le gouverneur donna l’ordre de les enfermer avec d’autres Prêtres et Diacres. Quelques jours plus tard, il les fit sortir et les fit suspendre pendant cinq heures par une seule main. Comme ils gardaient le silence au milieu des tourments et répondaient aux propositions de leurs bourreaux par un signe négatif de la tête, on les jeta dans un cachot nommé le «sombre trou», où ils restèrent trois mois-et-demi dans l’obscurité totale, presque sans boire ni manger.

Lorsqu’ils comparurent à nouveau au tribunal, ils montrèrent la même fermeté et dirent au gouverneur: «Nous avons dit que notre foi et notre parole étaient irréductibles: fais ce qui t’a été commandé par l’Empereur. Tu as pouvoir sur nos corps, mais non sur nos âmes.» On les suspendit par les pieds, mais eux continuaient de prier Dieu de leur donner l’endurance des Patriarches, des Prophètes, des Apôtres et des Martyrs qui souffrirent avant eux pour la Vérité.

Finalement la sentence de mort fut prononcée le 15 novembre 289. Les soldats portèrent Samonas, à qui on avait brisé la rotule, jusqu’au tribunal, et soutinrent Gourias, à cause de son âge. En entendant la sentence, leur visage s’illuminèrent de joie et ils dirent: «Nous sommes les plus misérables des hommes. Nous ne méritons pas d’être comptés au nombre des justes et de leur être comparés. Mais la parole de notre maître nous console: Celui qui perd sa vie à cause de Moi la trouvera (Mat. 10:39). Louange à Celui qui nous a jugé digne de supporter tous les tourments pour le nom de Jésus-Christ». Avant de leur trancher la tête, le bourreau leur dit: «Priez pour moi, je vous en supplie, parce que je fais le mal devant Dieu». Samonas et Gourias se mirent à genoux, tournés vers l’Orient, et s’adressèrent à Dieu en disant: « Père de notre Seigneur Jésus-Christ, reçois nos esprits et garde nos corps pour la résurrection.» Ils présentèrent leur nuque au bourreau et furent décapités l’un après l’autre. Lorsqu’on apprit la nouvelle de l’exécution des deux Martyrs, toute la population de la ville se précipita sur les lieux pour recueillir les précieux restes et jusqu’à la poussière qui avait bu leur sang. Ils furent ensevelis au milieu de l’encens, des parfums, des Psaumes et des Cantiques qu’on offrait à la gloire de Dieu qui avait montré sa force dans la persévérance des Martyrs.

Saint Habib était Diacre à l’époque où Licinius déclencha, à la suite de Dioclétien, une nouvelle persécution contre les Chrétiens (309). Il parcourait clandestinement les villages de la region d’Edesse pour y rassembler les fidèles dans l’église, leur lire les Ecritures et les encourager à persévérer dans la vérité de la foi, sans crainte des persécuteurs. Quand il l’apprit, le gouverneur Lysanios en fut fort irrité et fit rechercher ce Diacre audacieux. Ne le trouvant pas, il fit saisir sa famille et les gens de son village. A cette nouvelle, Habib partit pour Edesse, où il se livra au commandant de la garde du gouverneur. Ce dernier tenta de le persuader de s’enfuir en lui disant que, de toute manière, sa famille ne risquait rien, mais le Saint insista, convaincu que la volonté de Dieu était bien qu’il achevât son oeuvre par le Martyre.

Soumis à l’interrogatoire, Habib montra une telle assurance et un tel dédain pour les idoles que le gouverneur furieux le fit flageller sans pitié. Quelques jours plus tard, il fut à nouveau traduit devant Lysanios. Comme il refusait toujours de se soumettre, on le fit suspendre et écarteler, tout en lui déchirant la chair avec des peignes de fer. A la menace de nouvelles et plus terribles tortures, le Saint répondit: «Ces supplices affermissent plutôt ma volonté, comme l’arbre qu’on arrose porte du fruit.» Voyant son impuissance le tyran lui dit: «Ta religion t’enseigne-t-elle à haïr ton propre corps et à te complaire dans les souffrances?» – «Nous ne haïssons pas nos corps, répliqua Habib, mais nous nous réjouissons en contemplant les réalités invisibles, confirmés par cette promesse que les souffrances de cette vie ne sont rien auprès de la gloire réservée à ceux qui aiment le Christ (Rom. 8:18)». Comme la mort par le glaive lui semblait trop douce, le gouverneur ordonna qu’on brûle le Saint à petit feu. On l’emmena, en le traînant par une lanière qu’on lui avait fixée à la bouche. Sa mère, vêtue de blanc comme pour un jour de fête, marchait à ses côtés. Arrivé au lieu de l’exécution, Habib pria, puis, se retournant, bénit la foule qui était venue l’accompagner et qui lui souhaita de trouver la paix. Quand le feu commença de crépiter, il ouvrit la bouche et rendit l’âme aussitôt. Les Chrétiens le tirèrent alors du feu, l’oignirent et le parfumèrent, puis le déposèrent sur les fagots. Son Saint corps fut enseveli dans le même tombeau où avait été déposés Gourias et Samonas.

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saints Akindynos, Pégase, Aphtonius, Elpidiphore et Anempodiste et leurs compagnons, martyrs en Perse (vers 345) ; saints Attique, Agapios, Eudoxe, Marin, Océan, Eustrate, Captérios et leurs compagnons, martyrs à Sébaste (vers 320) ; saint Marcien de Cyrix, ermite (IV°) ; saint Georges, évêque de Vienne (vers 670) ; saint Ambroise, abbé d’Agaune (520).

Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Le 2 novembre, mémoire des Saints Martyrs AKINDYNOS, PÉGASE, APHTONIOS, ELPIDÉPHORE et ANEMPODISTE.

Martyre sous Shapour II de Perse des saints Akindynos, Pégasios, Aphthonios, Elpidiphore, Anempodiste et leurs 7000 compagnons - fresque du monastère de Dyonisiou, Mont Athos, 1547.Ces Saints Martyrs étaient des dignitaires de la cour du roi de Perse Sapor II (339-379). Lorsque le roi déclencha sa sanglante persécution contre les Chrétiens, les Saints Akindynos, Pégase et Anempodiste, très ardents pour la vraie foi, trouvèrent refuge dans une maison particulière, où ils exhortaient les Chrétiens à demeurer fermes dans la confession du Christ Sauveur, sans tenir compte des risques qu’ils couraient. Ils furent arrêtés et amenés devant le roi pour être interrogés, après qu’on les eût cruellement flagellés. Comme le roi blasphémait le nom du Christ, les Saints le frappèrent de mutisme et de surdité par leur prière. Mais, pris de pitié, ils l’en délivrèrent sans que le tyran ne comprenne toutefois ce signe de la puissance accordée par Dieu aux Chrétiens. Il les fit étendre sur des lits de fer brûlants, puis ordonna de les plonger dans des chaudrons pleins de plomb fondu. Mais les Saints furent préservés de tout mal, et, à la vue de leurs souffrances, un des soldats, nommé Aphtonios, embrassa la foi chrétienne. Il fut décapité sur le champ, sans autre forme de procès. On soumit alors les Saints Confesseurs à de nouveaux supplices, qui n’eurent pour tout résultat que de conduire à la foi Elpidéphore, un membre important du Sénat, et sept mille autres Perses. Ils eurent tous la tête tranchée après avoir reçu la nouvelle naissance par le Saint Baptême. Quant à Akindynos, Pégase et Anempodiste, ils furent jetés dans une fosse remplie de toutes sortes d’animaux sauvages; mais ils furent à nouveau préservés par la Grâce divine et conduisirent la propre mère du roi à la vraie Foi. Ils reçurent la couronne du Martyre en compagnie de la mère du roi et de vingt-huit autres de leurs compagnons.