Dimanche 4 juillet 2021 – de tous les saints locaux

Dimanche de tous les saints locaux.

Dimanche 4 juillet 2021.

(21 juin dans l’ancien calendrier.)

Synaxaire de ce dimanche

Ce deuxième dimanche après la Pentecôte, chaque peuple orthodoxe fête ses saints locaux, qui ont témoigné de la vraie foi et ont répondu à l’appel du Seigneur. Le sceau de l’image de Dieu et la possibilité de devenir saint, c’est-à-dire de réaliser la ressemblance avec Dieu, sont universels.

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Romains (2, 10-16)

Frères, gloire, honneur et paix pour toute personne qui fait le bien, pour le Juif d’abord, ensuite pour le Grec. Car les considérations de personnes n’existent par auprès de Dieu. Tous ceux qui ont péché sans la Loi périront également sans la Loi ; quiconque aura péché sous le régime de la Loi, par la Loi sera jugé. Les seuls auditeurs de la Loi ne seront pas justes devant Dieu ; mais les observateurs de la Loi seront justifiés. Car si les païens, qui n’ont pas la Loi de Moïse, en accomplissent par nature les prescriptions, cela veut dire que, sans la posséder, ils l’incarnent pour eux-mêmes. Ils montrent la réalité de cette loi inscrite en leur cœur, comme il résulte du témoignage de leur conscience, ainsi que des jugements de blâme ou d’éloge qui s’affrontent en eux tour à tour. C’est ce qui apparaîtra au jour où, selon l’Évangile que je vous annonce, Dieu jugera tous les secrets des êtres humains, par le Christ Jésus.

Напротив, слава и честь и мир всякому, делающему доброе, во-первых, Иудею, потом и Еллину! Ибо нет лицеприятия у Бога. Те, которые, не имея закона, согрешили, вне закона и погибнут; а те, которые под законом согрешили, по закону осудятся (потому что не слушатели закона праведны пред Богом, но исполнители закона оправданы будут, ибо когда язычники, не имеющие закона, по природе законное делают, то, не имея закона, они сами себе закон: они показывают, что дело закона у них написано в сердцах, о чем свидетельствует совесть их и мысли их, то обвиняющие, то оправдывающие одна другую) в день, когда, по благовествованию моему, Бог будет судить тайные дела человеков через Иисуса Христа.

Lecture de l’Évangile selon saint Matthieu (4, 18-23)

En ce temps-là, comme Il marchait le long de la mer de Galilée, Jésus vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite et Je vous ferai pêcheurs d’hommes ». Ils abandonnèrent aussitôt leurs filets, et suivirent Jésus. Comme Il continuait à avancer, Jésus vit deux autres frères, Jacques fils de Zébédée et Jean son frère, dans leur barque avec Zébédée leur père, en train d’arranger leurs filets. Il les appela ; laissant aussitôt leur barque et leur père, ils suivirent Jésus. Puis, Jésus parcourait toute la Galilée, enseignait dans leurs synagogues, Il proclamait l’Évangile, la bonne Nouvelle du Royaume, et guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

Проходя же близ моря Галилейского, Он увидел двух братьев: Симона, называемого Петром, и Андрея, брата его, закидывающих сети в море, ибо они были рыболовы, 19и говорит им: идите за Мною, и Я сделаю вас ловцами человеков. И они тотчас, оставив сети, последовали за Ним. Оттуда, идя далее, увидел Он других двух братьев, Иакова Зеведеева и Иоанна, брата его, в лодке с Зеведеем, отцом их, починивающих сети свои, и призвал их. И они тотчас, оставив лодку и отца своего, последовали за Ним. И ходил Иисус по всей Галилее, уча в синагогах их и проповедуя Евангелие Царствия, и исцеляя всякую болезнь и всякую немощь в людях.

Paroles des Pères

Celui qui aime peu, donne peu. Celui qui aime plus, donne plus ; et celui qui aime vraiment beaucoup, que peut-il donner qui soit digne de cet amour ? Il se donne lui-même. C’est grâce à cet amour du Christ que les saints ne ressentaient pas les souffrances du martyre, quelle qu’en fût la rigueur. Rappelez-vous les trois Jeunes Gens dans la fournaise. C’est en louant et en glorifiant Dieu qu’ils se trouvaient rafraîchis dans la fournaise ardente. Rappelez-vous saint Dimitri, saint Georges, sainte Catherine, sainte Barbara, sainte Parascève, les saints Quarante Martyrs dans le lac glacé. « Une nuée de témoins » (Hébreux 12,1), ainsi que le dit l’apôtre Paul.

Tous ces saints et ces martyrs, comme ici sur terre, ainsi aussi, et bien plus encore au ciel, célèbrent et glorifient le Seigneur. Ils se trouvent au Paradis et voient Dieu « face à face » (1 Corinthiens 13,12). Et cela est tout. Comment cela est-il dit dans la première prière d’action de grâces, après la Divine Communion ? Cette prière ne dit-elle pas quelque part : « de ceux qui contemplent l’indicible beauté de Ta face » ? Voilà le Paradis ! Le Paradis consiste à voir pour toujours le visage de Dieu. Cela est supérieur aux fleurs, aux oiseaux exotiques, aux eaux vives, aux roses et à tout ce qu’il y a de beau sur terre, supérieur à tous les petits amours. Quand tu aimes le Christ, malgré tes faiblesses et la conscience que tu en as, tu possèdes l’assurance d’avoir dépassé la mort, car tu te trouves dans la communion de l’amour du Christ.

– Saint Porphyre, Vie et Paroles, « Sur l’amour divin ».

***

Notre Seigneur nous a donné un commencement facile et aisé dans son Évangile : une foi vraie et ferme qui procède naturellement d’une pensée simple, afin que nous lui obéissions et observions ses commandements avec cette foi, comme tous les premiers justes qui furent appelés par Dieu et qui entendirent aussi sa parole avec simplicité et tinrent pour vraies ses promesses avec foi. […] C’est ainsi qu’Abraham fut appelé et qu’ils sortit après Dieu : il ne se fit pas juge de la parole qui s’adressait à lui, et il ne fut pas empêché par l’attachement à la race et aux proches, au pays et aux amis, ni par les autres liens humains ; mais aussitôt qu’il entendit la parole et qu’il sut qu’elle était de Dieu, il l’écouta simplement et la tint pour vraie fidèlement, et il méprisa tout et sortit avec la simplicité de la nature qui n’agit pas par ruse et pour le mal ; il courut vers la parole de Dieu comme un enfant après son père, et tout devint méprisable à ses yeux aussitôt qu’il eut entendu la parole de Dieu. […]

Dieu a renouvelé aussi aux saints apôtres l’appel à Abraham. Et considère que leur foi ressembla à celle d’Abraham : car, de même qu’Abraham a obéi aussitôt qu’il fut appelé, de même, les apôtres allèrent après Jésus aussitôt qu’il les eut appelés et qu’ils l’eurent entendu : « Il les vit jeter leurs filets dans la mer et il les appela ; et ils laissèrent aussitôt leurs filets et leur père, et ils allèrent auprès de lui. » Et c’est avant d’entendre de lui cette parole : « Si quelqu’un ne laisse son père et sa mère et tout ce qu’il a et ne vient après moi, il ne peut devenir mon disciple », qu’ils abandonnèrent tout et vinrent après Jésus. Ce n’est pas un long enseignement qui les a faits disciples, mais seulement l’audition de la parole de la foi ; et parce que leur foi était vivante, elle obéit à la vie ; ils coururent aussitôt après lui et ils ne furent pas en retard sur lui ; et on vit par cela qu’ils étaient disciples avant même d’être appelés.

Telle est l’habitude de la foi mêlée à la simplicité : ce n’est pas à force d’arguments qu’elle reçoit l’enseignement, mais de même que l’œil sain et pur reçoit le rayon qui lui est envoyé sans raisonner ni travailler, et qu’il considère sa lumière aussitôt qu’il est ouvert, de son propre pouvoir, parce que sa vue naturelle est saine, de même aussi, l’œil de la foi, qui a été mis dans la pupille de la simplicité, reconnaît la voix de Dieu aussitôt qu’il l’entend ; et la lumière de sa parole se lève en lui, et il se lance joyeusement au-devant d’elle, et il la reçoit, comme l’a dit Notre Seigneur dans son Évangile : « Mes brebis entendent ma voix et elles viennent après moi. » Car partout où la foi naturelle a été gardée dans son intégrité, celui qui l’a gardée est la brebis du pasteur.

De même aussi, il est écrit au sujet de Matthieu que Notre Seigneur le vit assis au bureau de péage et qu’il l’appela ; et aussitôt, il laissa son négoce avec tous ses biens et il alla après lui. Et il est encore écrit au sujet de Philippe : « Il lui dit : ‘Viens après moi’ » ; et aussitôt, il alla après lui. C’est donc avec cette pureté et cette simplicité que les apôtres allèrent après la parole du Christ ; et le monde ne put pas les empêcher ni les habitudes humaines les retenir, ni aucun des biens qui passent pour être quelque chose dans le monde les entraver.

Ces âmes avaient senti Dieu et vivaient de la foi, et chez de telles âmes, rien dans le monde ne peut l’emporter sur la parole de Dieu. Elle est faible dans les âmes mortes : alors, c’est à cause de la mort de l’âme que, de puissante, elle devient faible, et que l’enseignement de Dieu, de valide, devient sans force chez elles. Car toute l’activité de l’homme se porte là où il vit : celui qui vit pour le monde porte le service de ses pensées et de ses sens vers le monde, et celui qui vit pour Dieu se tourne vers ses commandements puissants dans tous ses mouvements.

Tous ceux qui ont été appelés ont obéi sur-le-champ à la voix qui les appelait lorsque le poids de l’amour des choses terrestres n’était pas suspendu à leur âme. Car les liens du monde sont un poids pour l’intelligence et les pensées, et ceux qui en sont liés et entravées entendent difficilement la voix de l’appel de Dieu. Mais les apôtres, et, avant eux, les justes et les pères, n’étaient pas ainsi : ils obéirent comme des vivants, et ils sortirent légers, parce que rien du monde n les liait de son poids. Rien ne peut lier et entraver l’âme qui sent Dieu : elle est ouverte et prête, en sorte que la lumière de la voix divine, chaque fois qu’elle vient, la trouve en état de la recevoir.

Philoxène de Mabboug, Homélies, IV, trad. Eugène Lemoine, SC 44, p. 93-97.

Saints célébrés ce dimanche selon le nouveau calendrier

Saint André, archevêque de Crète (740) ; sainte Marthe, mère de saint Siméon le stylite, le jeune, du mont Admirable (554) ; saint Théodore, évêque de Cyrène, martyr (310) ; saint André, prince de Bogolubovo (1174) ; sainte Berthe, veuve, abbesse en Artois (vers 725) ; saint Florent, évêque de Cahors (IV°-V°) ; saint Odon le bon, archevêque de Canterbury (959) ; saint André Roublev (vers 1420).

Saints célébrés ce dimanche selon l’ancien calendrier

Saint Julien d’Anazarbe en Cilicie, martyr (302) ; saint Térence, évêque d’Iconium, martyr (Ier s.) ; saint Méen, abbé en Bretagne (617) ; saint Leufroy, abbé près d’Évreux (738) ; saint Pelade, archevêque d’Embrun (VIème s.) ; saint Artchil, roi de Géorgie, martyr (744) ; saint Louarsab, roi de Géorgie, martyr (1622) ; saints néomartyrs de Russie : Jean Budrine, prêtre (1918); moine Georges Lavrov, confesseur (1932); hiéromartyrs Alexis Skvortsov, Paul Ouspensky et Nicolas Rozanov, prêtres, moine Jonas Sankov (1938); martyr Nicétas Sukharev (1942).

Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire selon l’ancien calendrier

Natif d’Anazarbe, en Cilicie Seconde , saint Julien était fils d’un sénateur païen, mais il avait reçu une solide éducation chrétienne de sa pieuse mère, Asclépiodora, et était fort versé dans la science des Écritures inspirées. Pendant la persécution de Dioclétien, il fut dénoncé au cruel gouverneur Marcien, qui se trouvait à Flavias (Sis), et, comme il avait refusé de sacrifier aux idoles, celui-ci le fit flageller et le menaça de terribles tortures. Le saint lui répondit : « Je ne crains pas ces tourments, et rien ne me fera renier la Loi qui m’a été transmise dès mon enfance, quand bien même tu me brûlerais au feu de ces supplices, car j’ai le Christ qui me fortifie et auquel j’offre sans cesse un sacrifice de louange. » Le pervers magistrat lui fit ingurgiter de force des viandes immolées aux idoles, mais le saint lui répliqua que ce qui était fait sous la contrainte ne pouvait être compté comme sacrifice. Après l’avoir de nouveau fustigé, Marcien l’emmena à Anazarbe, en le faisant frapper par ses hommes tout le long du chemin. Parvenu en ville, le valeureux martyr comparut au tribunal où il montra la même résolution, malgré le vin offert en oblation impie qu’on lui faisait boire de force et l’encens qu’on lui plaçait dans les mains. Il fut ensuite transféré à Aigai (Ayas), sur le golfe d’Issikos, célèbre pour son temple d’Asclépios, et fut sommé de se soumettre aux ordres de l’empereur, sous peine d’être livré au feu. Julien répondit au gouverneur : « Et qui t’empêche d’agir ainsi ? » On fit alors venir sa mère, qui l’avait suivi, en espérant que ses instances allaient le fléchir. Asclépiodora obtint l’autorisation de rester trois jours avec son fils dans sa prison ; mais, au lieu de l’exhorter à épargner sa vie, elle l’encouragea à rester ferme jusqu’à la mort dans sa confession de sa foi au Christ, le Vainqueur de la mort. Et elle lui disait notamment : « Tu sais quel est ton véritable avantage, puisque je te l’ai enseigné. Agis donc pour rendre gloire au seul vrai Dieu ! » Le délai écoulé, quand Marcien découvrit qu’il avait été trompé, il ordonna d’enfermer Julien dans un sac rempli de sable et d’y jeter des serpents, des scorpions et toutes sortes de bêtes venimeuses, puis de le précipiter dans la mer. Tandis que le corps du valeureux martyr du Christ était ainsi plongé dans l’abîme, son âme s’envola au plus haut des cieux, pour le faire siéger dans l’assemblée des premiers-nés.

Ses reliques furent ensuite retrouvées et transférées près d’Antioche, à trois milles de la cité, sur la route de Daphni, où l’on érigea en son honneur un sanctuaire qui était fort vénéré à cause des guérisons innombrables qui s’y accomplissaient, en particulier en faveur des possédés et des déments . Ce sanctuaire fut incendié lors de l’invasion perse de 537.