Lundi 18, mardi 19, mercredi 20 avril : message de Père André sur les trois premiers jours de la Grande Semaine

Quelques brefs commentaires sur les trois premiers jours de la Grande Semaine

Dans les célébrations de ces trois jours, les thèmes dominants communs sont celui de la veille, à distinguer d’une simple absence de sommeil, car c’est plutôt une vigilance intérieure, une attention à soi-même qui débouche sur la prière (v. le tropaire chanté aux Matines), et notre préparation à entrer dans le palais en fête, bien que nous en soyons totalement indignes, et pourtant nous supplions le Sauveur de nous laisser y entrer (v. strophe en fin des Matines, appelée exapostilaire), et demandons pour cela que la robe de notre âme soit illuminée par le Sauveur. Les thèmes de l’illumination et du vêtement suggèrent un contexte baptismal. Le sacrement du baptême est en effet une transformation radicale de  notre être, une recréation, à redécouvrir sans cesse, et en particulier chaque année lors de ces solennités pascales auxquelles ces jours nous préparent.

Pour nous aider à prendre conscience de notre indignité, des thèmes spécifiques à chaque jour sont  aussi présents dans les chants des célébrations.

Le Grand Lundi, comme le Patriarche Joseph, exilé en Egypte, et figure du Christ, nous sommes appelés à résister aux séductions du péché. Ayant reçu de Dieu le don d’interpréter les songes, et dominant les tentations, Joseph a gagné la confiance du pharaon.  Ce même jour, d’autres lectures et chants reprennent l’épisode où le Christ maudit un figuier stérile, ce qui nous incite à produire dans notre vie des fruits de repentir. Cette interprétation de l’épisode sur un mode personnel n’exclut pas aussi une comparaison entre la stérilité de ceux qui rejettent le Christ comme Dieu, ce qui les mènera jusqu’à Le condamner, et le peuple des croyants qui au contraire reconnaît la suprématie du Christ, L’accompagne tout au long de ses souffrances, puis de sa mort, pour finalement L’accueillir une fois ressuscité. Accompagner le Christ et Le reconnaître comme Dieu est le véritable fruit de notre repentir.

Le Grand Mardi, la parabole des Dix Vierges, également, nous incite à nous préparer à rencontrer le Christ, tant qu’il n’est pas trop tard, car une fois venue notre fin, le repentir n’est plus possible dans l’au-delà, tout se joue ici-bas. L’huile de notre foi et de nos bonnes oeuvres entretient en nous la flamme allumée par le Christ.

Le Grand Mercredi, les textes évoquent l’épisode de la courtisane venue aux pieds du Christ pour Le supplier de lui pardonner, tandis que Judas est dominé par le désespoir; l’évocation de sa fin est surtout destinée à nous mettre en garde contre une telle tentation extrême, celle de trahir le Sauveur. Par notre négligence et notre attachement soit à l’argent, soit à tout ce qui est propre à ce monde, nous risquons comme Judas de n’être plus en état d’apprécier la valeur des biens spirituels que nous a procurés le Christ.

Et un thème dominant ces jours est l’accompagnement du Christ, lorsqu’Il chemine vers sa Passion prochaine, entouré de ses amis les disciples, qui ne comprennent pas ce qui va se produire, mais les membres de l’Eglise, par la fréquentation de ces textes, sont invités à prendre peu à peu conscience de l’immense amour de Dieu pour chaque être humain. Si nous acceptons de communier aux souffrances du Sauveur, et nous y sommes invités chacune et chacun à sa mesure, alors nous pourrons aussi, avec Joseph, les Vierges sages, les Apôtres et tous les Saints, participer aussi à la Résurrection promise à toute l’humanité.

Renseignements complémentaires: Bible, livres liturgiques, fascicule Vers la joie pascale, livre d’O. Clément et p. A. Schmemann Le mystère pascal.