Mercredi 13 mai – Mi-Pentecôte

Fête de la Mi-Pentecôte

Mercredi 13 mai 2020.

(30 avril dans l’ancien calendrier.)

 

Synaxaire de ce mercredi

Ce mercredi du Paralytique, nous célébrons la fête de la Mi-Pentecôte. Nous célébrons cette fête à la moitié des cinquante jours entre celle de Pâques et celle de la Pentecôte, qui sont unies et liées l’une à l’autre, s’éclairant de leur double clarté et se glorifiant de précéder l’Ascension du Seigneur. Au milieu de la fête juive des Tabernacles, à Jérusalem, le Christ entra dans le Temple pour enseigner, reprenant les Scribes et les Pharisiens. Il leur dit avec autorité, en parlant de l’Esprit Saint et de la Pentecôte à venir : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Jean 7, 37-38)

Il faut savoir que chez les Juifs il y a trois grandes fêtes, la première est la Pâque juive : en souvenir du passage de la mer Rouge, elle commémore la libération du peuple Hébreux d’Egypte. La deuxième, c’est la Pentecôte juive : elle commémore le don de la Loi à Moïse sur le mont Sinaï, avant lequel ils passèrent cinquante jours dans le désert. La troisième fête, c’est la Scénopégie, appelée aussi fête des Tabernacles, en souvenir du temps où les Israélites vivaient dans des huttes lors de l’Exode et de la Providence de Dieu sur le peuple d’Israël. Cette fête, ayant lieu en automne, est aussi une grande fête d’action de grâces après les récoltes. On la célèbre pendant sept jours.

Péricopes de ce dimanche

Lecture des Actes des Apôtres (14,6 – 18)

Paul et Barnabas, en ayant eu connaissance de la volonté des païens et des autorités juives de les outrager et les lapider, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans la contrée d’alentour. Et ils y annoncèrent la bonne nouvelle. À Lystre, se tenait assis un homme impotent des pieds, boiteux de naissance, et qui n’avait jamais marché. Il écoutait parler Paul. Et Paul, fixant les regards sur lui et voyant qu’il avait la foi pour être guéri, dit d’une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il se leva d’un bond et marcha. À la vue de ce que Paul avait fait, la foule éleva la voix, et dit en langue lycaonienne : Les dieux sous une forme humaine sont descendus vers nous. Ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c’était lui qui portait la parole. Le prêtre de Jupiter, dont le temple était à l’entrée de la ville, amena des taureaux avec des bandelettes vers les portes, et voulait, de même que la foule, offrir un sacrifice. Les apôtres Barnabas et Paul, ayant appris cela, déchirèrent leurs vêtements, et se précipitèrent au milieu de la foule, en s’écriant : Ô hommes, pourquoi agissez-vous de la sorte ? Nous aussi, nous sommes des hommes de la même nature que vous ; et, vous apportant une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines, pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve. Ce Dieu, dans les âges passés, a laissé toutes les nations suivre leurs propres voies, quoiqu’il n’ait cessé de rendre témoignage de ce qu’il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos coeurs de joie. À peine purent-ils, par ces paroles, empêcher la foule de leur offrir un sacrifice.

Oни, узнав о сем, удалились в Ликаонские города Листру и Дервию и в окрестности их, и там благовествовали. В Листре некоторый муж, не владевший ногами, сидел, будучи хром от чрева матери своей, и никогда не ходил. Он слушал говорившего Павла, который, взглянув на него и увидев, что он имеет веру для получения исцеления, сказал громким голосом: тебе говорю во имя Господа Иисуса Христа: стань на ноги твои прямо. И он тотчас вскочил и стал ходить. Народ же, увидев, что сделал Павел, возвысил свой голос, говоря по-ликаонски: боги в образе человеческом сошли к нам. И называли Варнаву Зевсом, а Павла Ермием, потому что он начальствовал в слове. Жрец же идола Зевса, находившегося перед их городом, приведя к воротам волов и принеся венки, хотел вместе с народом совершить жертвоприношение. Но Апостолы Варнава и Павел, услышав о сем, разодрали свои одежды и, бросившись в народ, громогласно говорили: мужи! что́ вы это делаете? И мы – подобные вам человеки, и благовествуем вам, чтобы вы обратились от сих ложных к Богу живому, Который сотворил небо и землю, и море, и все, что в них, Который в прошедших родах попустил всем народам ходить своими путями, хотя и не переставал свидетельствовать о Себе благодеяниями, подавая нам с неба дожди и времена плодоносные и исполняя пищею и веселием сердца наши. И, говоря сие, они едва убедили народ не приносить им жертвы и идти каждому домой. Между тем, как они, оставаясь там, учили.

Lecture de l’Évangile selon saint Jean (7,14 – 30)

En ce temps-là, vers le milieu de la fête, Jésus monta au temple. Et il enseignait. Les Juifs s’étonnaient, disant : « Comment connaît-il les Écritures, lui qui n’a point étudié ? » Jésus leur répondit : « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? Et nul de vous n’observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? » La foule répondit : « Tu as un démon. Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? » Jésus leur répondit : « J’ai fait une oeuvre, et vous en êtes tous étonnés. Moïse vous a donné la circoncision, – non qu’elle vienne de Moïse, car elle vient des patriarches, – et vous circoncisez un homme le jour du sabbat. Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice. » Quelques habitants de Jérusalem disaient : « N’est-ce pas là celui qu’ils cherchent à faire mourir ? Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien ! Est-ce que vraiment les chefs auraient reconnu qu’il est le Christ ? Cependant celui-ci, nous savons d’où il est ; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Et Jésus, enseignant dans le temple, s’écria : « Vous me connaissez, et vous savez d’où je suis ! Je ne suis pas venu de moi-même : mais celui qui m’a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais ; car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue.

Но в половине уже праздника вошел Иисус в храм и учил. И дивились Иудеи, говоря: как Он знает Писания, не учившись? Иисус, отвечая им, сказал: Мое учение – не Мое, но Пославшего Меня; кто хочет творить волю Его, тот узнает о сем учении, от Бога ли оно, или Я Сам от Себя говорю. Говорящий сам от себя ищет славы себе; а Кто ищет славы Пославшему Его, Тот истинен, и нет неправды в Нем. Не дал ли вам Моисей закона? и никто из вас не поступает по закону. За что ищете убить Меня? Народ сказал в ответ: не бес ли в Тебе? кто ищет убить Тебя? Иисус, продолжая речь, сказал им: одно дело сделал Я, и все вы дивитесь. Моисей дал вам обрезание (хотя оно не от Моисея, но от отцов), и в субботу вы обрезываете человека. Если в субботу принимает человек обрезание, чтобы не был нарушен закон Моисеев,- на Меня ли негодуете за то, что Я всего человека исцелил в субботу? Не суди́те по наружности, но суди́те судом праведным. Тут некоторые из Иерусалимлян говорили: не Тот ли это, Которого ищут убить? Вот, Он говорит явно, и ничего не говорят Ему: не удостоверились ли начальники, что Он подлинно Христос? Но мы знаем Его, откуда Он; Христос же когда придет, никто не будет знать, откуда Он. Тогда Иисус возгласил в храме, уча и говоря: и знаете Меня, и знаете, откуда Я; и Я пришел не Сам от Себя, но истинен Пославший Меня, Которого вы не знаете. Я знаю Его, потому что Я от Него, и Он послал Меня. И искали схватить Его, но никто не наложил на Него руки́, потому что еще не пришел час Его.

Paroles des Pères

Le Fils nous apprend la vérité de sa naissance et la raison de sa venue sur terre en ces termes : « Vous ne me connaissez pas et vous ne savez pas d’où je suis. Car ce n’est pas de moi-même que je suis venu, mais il est vrai celui qui m’a envoyé, celui que vous ignorez. Mais moi, je le connais, parce que je suis d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé » (Jn 7, 28-29). Personne ne connaît le Père ; le Fils nous en donne fréquemment l’assurance. Or s’il nous dit que lui seul connaît le Père, c’est qu’il vient de lui.

Je me demande si, en disant qu’il vient « de lui », le Fils a voulu souligner l’œuvre de sa création ou bien la nature qu’il reçoit en sa génération. S’il s’agit de l’œuvre de sa création, toutes les autres créatures viennent également de Dieu. Comment alors toutes les choses créées ne connaîtraient-elles pas le Père, puisque le Fils qui vient de lui le connaît ? Si le Fils est créé, et non pas né du Père, on voit bien qu’il vient de Dieu puisque toutes les créatures viennent de Dieu ; mais alors, pourquoi connaît-il le Père, alors que toutes les autres créatures qui viennent de Dieu ne le connaissent pas ? Or si lui qui vient du Père, le connaît d’une manière toute spéciale, comment sa manière de venir du Père ne serait-elle pas, elle aussi, toute spéciale ? Nous n’avons plus à douter qu’il soit le vrai Fils de Dieu par essence : puisque lui seul a connu Dieu, c’est qu’il est seul à venir de lui.

Tu remarques donc chez lui une connaissance toute spéciale du Père résultant d’une génération toute spéciale. Il est du Père, non par un acte de la puissance créatrice, car tout vient de Dieu sous l’action de sa puissance créatrice, mais il en procède par la vérité de sa naissance. Par là, il est seul à connaître le Père, tandis que toutes les autres créatures qui viennent de lui, l’ignorent.

Toutefois, pour que l’hérésie ne rapporte pas le fait qu’il vient de Dieu au temps de sa venue sur terre, le Christ ajoute aussitôt : « Parce que je suis d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé » (Jn 7, 29)

En se disant né et envoyé, le Christ conserve l’ordre du mystère révélé dans l’Evangile ; ainsi, comme dans la phrase précédente, il nous fait connaître qui il est et d’où il vient. Car ce n’est pas la même chose de dire : « Je suis d’auprès de lui », et : « C’est lui qui m’a envoyé », tout comme il y a une nuance entre : « Vous ne me connaissez pas » et : « Vous ne savez pas d’où je suis ». Selon le simple bon sens, tout homme, bien qu’il soit né dans la chair, ne vient-il pas de Dieu ? Comment le Christ peut-il affirmer que les Juifs ignorent qui il est et d’où il est, si ce n’est parce qu’il rapporte son origine à l’auteur de sa nature ? Si on ne le connaît pas, c’est parce qu’on ignore qu’il est Fils de Dieu.

Chicane, ô sottise affligeante, sur le sens de cette phrase : « Vous ne me connaissez pas et vous ne savez d’où je suis ». Aie donc l’audace d’avancer cette imposture : absolument tout vient du néant, du pur néant, au point que même Dieu, le Fils Unique sort du néant !

S’il en est ainsi, pourquoi donc les Juifs impies ne connaissaient-ils pas le Christ et ne savaient-ils pas d’où il est ? Car ignorer d’où il est, montre assez qu’il est de nature divine, puisqu’on ne sait pas d’où il est ; on ne saurait ignorer, en effet, ce qui sort du néant : puisque cela vient du néant, on sait d’où cela vient ! Or le Christ, celui qui vient, ne vient pas de lui-même, mais Celui qui l’a envoyé est vrai (cf. Jean 8, 26), lui que les Juifs impies ne connaissent pas. Voilà donc maintenant méconnu, et l’envoi du Fils, et Celui qui l’a envoyé. Or Celui qui est envoyé vient de Celui qui l’a envoyé. Et, bien qu’envoyé, on ne sait pas d’où il vient ! Et c’est justement pour cela qu’on ne le connaît pas, puisqu’on ignore d’où il procède. Il ne connaît pas le Christ, celui qui ne sait pas d’où vient le Christ. Il ne reconnaît pas le Fils, celui qui met en doute sa naissance. Et il ne comprend rien à sa naissance, celui qui s’imagine qu’il vient du néant. Mais il est loin de sortir du néant, puisque les impies ignorent d’où il est !

– Saint Hilaire de Poitiers, De la Trinité, Tome II, Livre VI, 28-29, ed. Migne, trad. A. Martin et L. Brésard.

Saints célébrés ce mercredi selon le nouveau calendrier

Sainte Glycérie, martyre à Héraclée, et saint Laodice, gardien de prison (vers 177) ; saint Alexandre, martyr à Rome (284-305) ; saint Onésime, évêque de Soissons (vers 360)  saint Servais, évêque de Tongres (384) ; sainte Agnès, abbesse (588), et sainte Disciole, vierge (583), disciples de sainte Radegonde à Poitiers ; saint Pausicace, évêque de Synnade (606) ; saint Georges, son épouse sainte Irène et leurs enfants, confesseurs (IXème s.) ; saint Euthyme le géorgien, l’hagiorite (1028) ; sainte Glycérie, vierge à Novgorod (1522) ; saint Macaire, archimandrite de Kanev, martyr (1688) ; saints néo-martyrs de Russie : Basile (Sokolov), Alexandre (Zaozersk) et Christophore (Nadejdine), prêtres, Macaire (Téléguine) et Serge (Tikhomirov) (1922), moines, saints martyrs de Tcherkassy (XXème s.)

Extrait du Synaxaire de Père Macaire selon le nouveau calendrier

Ce mercredi, selon le nouveau calendrier, nous célébrons la mémoire de saint Glycerie. La première année du règne d’Antonin le Pieux (138) vivait à Trajanopolis une jeune chrétienne, fille d’un officier romain de haut rang, qui se consacrait à confirmer les chrétiens du lieu dans la foi. Le jour d’une fête païenne, elle marqua sur son front le signe de la Croix, et s’avança vers le gouverneur Sabin présent dans le temple, en se confessant ouvertement servante du Christ. Comme Sabin lui ordonnait de sacrifier aux dieux, elle se dirigea vers les idoles et abattit la statue de Zeus par l’invocation du Sauveur, puis elle la mit en pièces. Les païens se précipitèrent avec rage sur elle et essayèrent de la lapider, sans que les pierres ne puissent l’atteindre. On la pendit alors par les cheveux et on lui déchira la chair avec des ongles de fer, puis elle fut jetée en prison et laissée sans vivres ni boisson pendant de nombreux jours. Mais un ange du Seigneur lui apporta de la nourriture et la fortifia dans l’espérance des biens futurs. Aussi, quand le gouverneur la convoqua de nouveau, c’est avec stupéfaction qu’il vit la sainte apparaître devant lui en bonne santé et rayonnante de confiance en Dieu.

Devant quitter la cité pour se rendre à Héraclée de Thrace, Sabin se fit accompagner par Glycérie. Elle fut reçue avec déférence par l’évêque Domitius et par les chrétiens, qui avaient été informés de son valeureux combat. Après une nouvelle séance au tribunal, elle fut condamnée à être brûlée vive, mais une rosée céleste éteignit la fournaise dans laquelle elle avait été jetée. Le juge lui fit alors arracher le cuir chevelu, puis on la conduisit en prison dans l’attente de nouveaux supplices. Cette fois encore un ange vint à son secours. Devant de tels signes divins, le geôlier Laodicios se convertit et fut aussitôt condamné à la décapitation. Finalement la sainte fut livrée aux bêtes sauvages. Une lionne s’élança, furieuse, sur elle, mais elle s’arrêta soudain dans son élan et vint lécher tendrement ses pieds. Une autre lionne bondit à son tour et d’un léger coup de dent, sans lui provoquer la moindre blessure, permit à sainte Glycérie de rejoindre dans la joie son Époux céleste.

Le juge périt peu après misérablement, tandis que l’évêque allait ensevelir le corps de la valeureuse athlète du Christ non loin de la cité. On édifia ensuite en ce lieu une vaste et magnifique église, où sainte Glycérie était vénérée par tous les habitants de la cité dont elle était devenue la sainte patronne. Par la suite son corps fut transféré à Lemnos. Cependant, de son crâne, resté à Héraclée, continuait de jaillir un saint baume qui, telle une source d’eau vive, procurait la guérison à de nombreux pèlerins.

Saints célébrés ce mercredi selon l’ancien calendrier

Saint Jacques, fils de Zébédée, apôtre, martyr (44) ; saint Maxime, martyr à Ephèse (vers 251) ; saint Donat, évêque d’Euria (Albanie) (307) ; saint Eutrope, évêque de Saintes, martyr (IIIème s.) ; saint Matemien, évêque de Reims (368) ; saint Michomer, moine à Sens (444) ; sainte Houe (Vème s.) ; saint Aule, évêque de Viviers (VIIème s.) ; saint Ignace (Briantchaninoff), évêque de Stavropol, dans la région du Caucase et de la Mer Noire (1867).

Extrait du Synaxaire de Père Macaire selon l’ancien calendrier

Ce mercredi, selon l’ancien calendrier, nous célébrons la mémoire du saint apôtre Jacques. Saint Jacques était fils de Zébédée et frère aîné de saint Jean le Théologien, et il exerçait avec eux la profession de pêcheur en Galilée. Après l’appel de Pierre et André, il fut invité par le Seigneur, avec Jean son frère, à tout abandonner pour le suivre. Laissant sur-le-champ leur père et leur barque avec ses filets, ils suivirent le Christ et montrèrent un tel zèle que le Seigneur les appela Fils de tonnerre, car ils avaient proposé de faire descendre le feu du ciel sur un village samaritain qui avait refusé de les recevoir (Lc 9, 54). Saint Jacques accompagna le Seigneur dans ses prédications et fut jugé digne d’une faveur spéciale, avec Jean et Pierre. Le Christ les prenait en effet avec lui quand Il priait et quand Il manifestait de manière particulièrement éclatante sa divinité, comme le jour de sa Transfiguration sur le mont Thabor (Mt 17, 1-8). Tandis qu’ils montaient vers Jérusalem, Jacques et Jean firent demander au Maître, par l’intermédiaire de leur mère Salomé, deux places d’honneur dans son royaume. Jésus leur répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je vais boire ? » — « Nous le pouvons », répondirent-ils. — « Mon calice, vous le boirez, quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas d’accorder cela, mais c’est pour ceux à qui mon Père l’a réservé » (Mt 20, 20-28). Cette prophétie se réalisa après la descente du Saint-Esprit et la naissance de l’Église (entre 41 et 44). Se rendant à Jérusalem pour la Pâque juive, saint Jacques fut arrêté sur l’ordre du roi Hérode Agrippa (Act 12, 2). On rapporte que son geôlier, gagné par la fermeté de son témoignage et l’ardeur de sa confiance dans le Christ Sauveur, demanda pardon à l’Apôtre qui l’embrassa en disant : « La paix soit avec toi ! » Ils eurent ensuite tous les deux la tête tranchée. Saint Jacques fut ainsi le premier des Douze Apôtres à boire le calice du Seigneur pour aller s’asseoir à ses côtés dans son Royaume.