Samedi 21 novembre 2020 – Présentation de la Mère de Dieu au Temple

Samedi 21 novembre 2020.

(8 novembre dans l’ancien calendrier.)

Présentation de la Mère de Dieu au Temple selon le calendrier grégorien.

 

Péricopes de ce dimanche

Lecture de l’épître de saint Paul aux Hébreux (pour la Présentation : Heb. 9, 1-7) :

Frères, la première alliance, elle aussi, avait donc des institutions cultuelles ainsi qu’un sanctuaire, celui de ce monde. Une tente, en effet – la tente antérieure – avait été dressée ; là se trouvaient le chandelier, la table, et l’exposition des pains ; c’est celle qui est appelée : le Saint. Puis, derrière le second voile était une tente appelée Saint des Saints, comportant un autel des parfums en or et l’arche de l’alliance entièrement recouverte d’or, dans laquelle se trouvaient une urne d’or contenant la manne, le rameau d’Aaron qui avait poussé, et les tables de l’alliance ; puis au-dessus, les chérubins de gloire couvrant d’ombre le propitiatoire. Ce n’est pas le moment de parler de tout cela en détail. Tout étant ainsi disposé, les prêtres entrent en tout temps dans la première tente pour s’acquitter du service cultuel. Dans la seconde, au contraire, seul le grand prêtre pénètre, et une seule fois par an, non sans s’être muni de sang qu’il offre pour ses manquements et ceux du peuple.

И первый завет имел постановление о Богослужении и святилище земное: ибо устроена была скиния первая, в которой был светильник, и трапеза, и предложение хлебов, и которая называется Святое. За второю же завесою была скиния, называемая Святое Святых, имевшая золотую кадильницу и обложенный со всех сторон золотом ковчег завета, где были золотой сосуд с манною, жезл Ааронов расцветший и скрижали завета, а над ним херувимы славы, осеняющие очистилище; о чем не нужно теперь говорить подробно. При таком устройстве, в первую скинию всегда входят священники совершать Богослужение; а во вторую – однажды в год один только первосвященник, не без крови, которую приносит за себя и за грехи неведения народа.

Lecture de l’épître de saint Paul aux Corinthiens (du jour : II Cor 11,1-6 ) :

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Lecture de l’Évangile selon saint Luc (pour la Présentation : Luc 10, 38-42; 11,27-28.)

En ce temps-là, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit :  » Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m’aider.  » Mais le Seigneur lui répondit :  » Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C’est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée.  » Or, comme il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : « Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés !  » Mais lui répondit :  » Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la garde !  »

В продолжение пути их пришел Он в одно селение; здесь женщина, именем Марфа, приняла Его в дом свой; у неё была сестра, именем Мария, которая села у ног Иисуса и слушала слово Его. Марфа же заботилась о большом угощении и, подойдя, сказала: Господи! или Тебе нужды нет, что сестра моя одну меня оставила служить? скажи ей, чтобы помогла мне. Иисус же сказал ей в ответ: Марфа! Марфа! ты заботишься и суетишься о многом, а одно только нужно; Мария же избрала благую часть, которая не отнимется у неё. Когда же Он говорил это, одна женщина, возвысив голос из народа, сказала Ему: блаженно чрево, носившее Тебя, и сосцы, Тебя питавшие! А Он сказал: блаженны слышащие слово Божие и соблюдающие его.

Lecture de l’Évangile selon saint Luc (du jour : Lc 9,57-62).

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Paroles des Pères

Présentation de Marie au Temple - Les Recluses MissionnairesQuelques jours après le commencement de l’Avent, l’Église célèbre la fête de la Présentation de la Sainte Vierge au Temple (21 Novembre). Il est juste que, au début du temps de préparation à Noël, notre pensée se porte vers la Mère de Dieu, dont l’humble et silencieuse attente doit être le modèle de notre propre attente pendant l’Avent. Plus nous nous rapprocherons de Marie pas notre prière, notre docilité, notre pureté, plus se formera en nous Celui qui va naître. […]

Le sens spirituel de la fête de la Présentation est développé dans les divers chants de l’office et de la liturgie. Les deux thèmes principaux que nous y trouvons sont les suivants. D’abord la sainteté de Marie. La petite enfant séparée du monde et introduite au Temple pour y demeurer évoque l’idée d’une vie séparée, consacrée, « présentée au Temple », une vie d’intimité avec Dieu : « Aujourd’hui la Toute Pure et toute sainte entre dans le Saint des Saints. » Il est évident que l’Église fait ici une allusion spéciale à la virginité, mais toute vie humaine, dans des mesures diverses, peut être une vie « présentée au Temple », une vie sainte et pure avec Dieu.

Le deuxième thème est la comparaison entre le Temple de pierre et le Temple vivant :  » Le Temple très pur du Sauveur… est conduite aujourd’hui dans la maison du Seigneur, apportant avec elle la grâce de l’Esprit divin « . Marie, qui portera le Dieu-Homme dans son sein, est un temple plus sacré que le sanctuaire de Jérusalem ; il convenait que ces deux temples se rencontrassent, mais ici c’est le temple vivant qui sanctifie le temple bâti. La supériorité du temple vivant sur le temple de pierre est vraie d’une manière spéciale de Marie, parce qu’elle était l’instrument de l’Incarnation. Mais, d’une manière plus générale, cela est vrai de tout homme uni à Dieu :  » Ne savez-vous que vous êtes le temple de Dieu ( 1 Co 3,16) ? … Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ( 1 Co 6,19) ? « .

– Extrait du livre L’An de grâce du Seigneur, signé « Un moine de l’Église d’Orient »

Synaxaire du hiéromoine Macaire concernant la fête

Le 21 novembre, mémoire de l’ENTRÉE au TEMPLE de notre Souveraine la MÈRE de DIEU et Toujours-Vierge Marie.

Lorsque la sainte et très pure enfant, accordée par Dieu au genre humain resté stérile à cause du péché, des passions et de la mort, eut atteint l’âge de deux ans, son père Joachim dit à son épouse : « Menons-la au Temple du Seigneur, afin de remplir la promesse que nous avons faite de la consacrer dès son plus jeune âge au Tout-Puissant. » Mais Anne répondit : « Attendons jusqu’à sa troisième année, car elle réclamera peut-être son père et sa mère, et ne restera pas dans le Temple du Seigneur. »

presentationmaryLorsque l’enfant atteignit sa troisième année, les deux époux décidèrent d’accomplir leur vœu et de l’offrir au Temple. Joachim fit alors convoquer les jeunes filles des Hébreux de race pure, afin de l’escorter et de la précéder avec des flambeaux, de manière à ce que, attirée par la lumière, l’enfant ne fût pas tentée de retourner vers ses parents. Mais la sainte Vierge, née toute pure et élevée par Dieu, dès sa naissance, à un degré de vertu et d’amour des choses célestes supérieur à toute autre créature, s’élança en courant vers le Temple. Elle devança les vierges de son escorte et, sans un regard pour le monde ni pour ses parents, elle se jeta dans les bras du grand prêtre Zacharie qui l’attendait sur le parvis en compagnie des Anciens. Zacharie la bénit, en disant : « Le Seigneur a glorifié ton nom dans toutes les générations. C’est en toi qu’aux derniers jours se manifestera la Rédemption qu’il a préparée pour son peuple. » Et, chose inouïe pour les hommes de l’Ancienne Alliance, il fit entrer l’enfant dans le Saint des saints, là où seul le grand prêtre pouvait pénétrer, une fois par an seulement, le jour de la fête de l’Expiation. II la fit asseoir sur la troisième marche de l’autel et, la grâce du Seigneur l’ayant recouverte, Marie se leva et se mit à danser pour exprimer sa joie. Tous ceux qui étaient présents étaient ravis devant ce spectacle prometteur des grandes merveilles que Dieu allait bientôt accomplir en elle.

Ayant ainsi quitté le monde, ses parents et tout lien qui aurait pu l’attacher aux choses sensibles, la Sainte Vierge demeura dans le Temple jusqu’à l’âge de douze ans. Parvenue à l’âge nubile, les prêtres et les anciens craignirent qu’elle ne souillât le sanctuaire, aussi la confièrent-ils au chaste Joseph, pour qu’il soit le gardien de sa virginité en feignant d’être son fiancé.

Pendant les neuf années qu’elle passa dans le sanctuaire, la Toute-Sainte fut nourrie d’une nourriture spirituelle apportée par un ange de Dieu. Elle menait là une vie céleste, supérieure à celle de nos premiers parents dans le Paradis. Sans souci, sans passion, ayant dépassé les besoins de la nature et la tyrannie des plaisirs des sens, Marie ne vivait que pour Dieu seul, l’intelligence fixée à tout moment dans la contemplation de sa beauté. Par la prière continuelle et la vigilance sur elle-¬même, la sainte enfant acheva, pendant ce séjour dans le Temple, de purifier son cœur, pour qu’il devienne un pur miroir dans lequel la gloire de Dieu puisse se refléter. Comme une fiancée, elle se revêtit de la splendide parure des vertus, afin de se préparer à la venue en elle du Christ, le divin Époux. Elle parvint ainsi à une telle perfection, qu’elle résuma en elle-même toute la sainteté du monde et, devenue semblable à Dieu par la vertu, elle attira Dieu à se rendre semblable aux hommes par son Incarnation.

Introduite dans le Temple à l’âge où les autres enfants commencent à apprendre, la Toute-Sainte, du fond du sanctuaire inaccessible, entendait chaque samedi les lectures de la Loi et des Prophètes, que l’on faisait au peuple dans la partie publique du Temple. L’intelligence affinée par l’hésychia et la prière, elle parvint ainsi à la connaissance du sens profond des mystères de l’Écriture. Vivant parmi les choses saintes et considérant sa propre pureté, elle comprit quel avait été le dessein de Dieu tout au long de l’histoire de son peuple élu. Elle comprit que tant de siècles avaient été nécessaires pour que Dieu se prépare une mère issue de l’humanité rebelle, et que, pure enfant élue par Dieu, elle devait devenir le vrai Temple vivant de la divinité.

Placée dans le lieu très saint où étaient déposés les symboles de la promesse divine, la Vierge révélait ainsi que les figures s’accompliraient en sa propre personne. C’est elle qui est en effet le véritable Sanctuaire, le Tabernacle du Verbe de Dieu, l’Arche de la Nouvelle Alliance, le Vase contenant la manne céleste, la Verge bourgeonnante d’Aaron, la Table de la Loi de la grâce. C’est en elle que les prophéties obscures se dévoilent. Elle est non seulement l’Échelle reliant la terre et le ciel, que le Patriarche Jacob aperçut en songe, mais aussi la Colonne de nuée qui révèle la gloire de Dieu, la Nuée légère du prophète Isaïe, la Montagne non entaillée de Daniel, la Porte close par laquelle Dieu est venu visiter les hommes d’Ézéchiel, et la Fontaine vivante et scellée qui fait jaillir sur nous les eaux de la vie éternelle. Contemplant spirituellement ces merveilles qui devaient avoir lieu en elle, sans comprendre encore clairement comment elles allaient s’accomplir, la Toute-Sainte dirigea sa prière et son intercession vers Dieu avec plus d’intensité encore, pour que le Seigneur se hâte de réaliser ses promesses et qu’il sauve le genre humain de la mort, en venant habiter parmi les hommes.

Lorsque la Mère de Dieu pénétra dans le Saint des saints, le temps de préparation et d’épreuve de l’Ancienne Alliance prit fin. La fête que nous célébrons aujourd’hui est donc celle des fiançailles de Dieu avec la nature humaine. Voilà pourquoi l’Église se réjouit et exhorte tous les amis de Dieu à se retirer, eux aussi, dans le temple de leur cour pour y préparer la venue du Seigneur, par le silence et la prière, en se soustrayant aux plaisirs et aux vains soucis de ce monde.